Dans quoi me suis-je encore embarqué ? Passer la Saint-Valentin seul, ça me semblait pas très cool, mais maintenant que je suis là, entouré de toutes ces décorations et couples, je me dis que j’aurais peut-être dû réfléchir un peu plus. Je me passe une main sur le visage à l’entente de mon nom, bien que je prie intérieurement pour ne pas tomber sur une activité un peu trop farfelue à mon goût. Je suis quand même satisfait d’avoir Braise à mes côtés, ce sera au moins l’occasion de passer une bonne soirée. Je la salue brièvement, lui faisant savoir que je m’attendais pas à la voir ici. Contrairement au personnel qui semble de très bonne humeur, je ne souris pas. Je vais pas me dégonfler à la dernière minute, mais je vais pas non plus me montrer soudainement enthousiaste.

Puis là, lorsqu’on s’approche de cette petite arène, j’arque un sourcil et ne peut retenir un rire nerveux. Sérieusement ? On va s’affronter ? Genre, se battre ? Avec Braise ? « C’est une blague ? » que je laisse échapper. Bien que ça m’arrive de me bagarrer avec mes amis, je n’ai pour autant pas envie de me battre avec la jeune femme. Après les petits cœurs et les fleurs, on passe au combat de gladiateurs… Non mais vraiment, je soupire.

Finalement, je comprends vite que j’ai fait fausse route lorsqu’on nous donne nos fameuses armes. Je saisis cet haricot sabre tout en haussant les sourcils. Alors… on va se battre avec ça ? Tiens, d’un coup ça me semble plus intéressant. Je me mets même à ricaner. Je prends place dans l’arène, attendant que ma partenaire du soir soit prête. « C’est pas comme ça que je m’imaginais passer la saint-valentin. » Pourtant, c’est un fin sourire qui prend place sur mes lèvres. Pourquoi pas après tout ? Je sens qu’on va bien s’amuser. D’un geste habile, je fais virevolter le sabre dans ma main droite. Ouais, je me laisse carrément prendre au jeu. Sourire en coin, sourcil arqué et regard arrogant, je scrute celle qui sera mon adversaire alors que prends une posture de combat. « T’es prête ? » Parce que moi je le suis. « T’en fais pas, j’irais doucement avec toi. » Douce provocation, mon adversaire est Braise, alors forcément que je la cherche. Je décide même de me montrer clément. « Allez, je te laisse même tenter le premier coup. » C’est cadeau que je me retiens d’ajouter malgré un clin d’œil.