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Monsieur & Emerald — Défi


    Anonymous
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    Monsieur & Emerald — Défi ▸ Dim 16 Fév 2020 - 2:22
    Monsieur & Emerald

    "Fabriquer la plus belle couronne de fleurs."

    Monsieur et Emerald, vous êtes conviés à quitter l'estrade, et vous êtes guidés jusqu'au stand de fleurs ou déjà plusieurs couples s'affairent à créer des bouquets ainsi que des couronnes. À votre tour de mettre la main à la patte, puisque celui qui fera la couronne la plus belle, originale, la plus représentative de la fête des amoureux, se verra récompensé par un bon donnant droit à une glace à partager gratuite. Évadez-vous, et laissez parler l'artiste qui est en vous !

    Amusez-vous !
    ♥




    Monsieur
    Monsieur 
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    Nom et prénom : Rafael Rosenbach
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    Re: Monsieur & Emerald — Défi ▸ Ven 21 Fév 2020 - 4:55

    introduction

    Son nom, son nom ; l'avait-elle seulement donné ? Quelle serait sa grossièreté, au nom de l'aveu, au beau milieu de cet environnement façonné pour l'occasion qu'on vend comme le blanc des murs des galeries ? Quelle grossièreté.
    Ils sont une dizaine, peut-être, affairés autour de cordes et de fleurs de sortes qui ne poussent pas ici, pas en cette saison ; assis autour de tables rondes chargées de bouquets saturés d'odeurs artificielles, il en est presque certain. Des couples, le nez plongés dans les pétales aux couleurs trop vives, elles l'aveuglent. Leur guide les abandonne à leur triste sort, jamais que les échansons des dieux, leur a-t-il adressé la parole ? Il n'écoutait pas, trop occupé à renifler, sentant poindre l'allergie.

    La Valentine anonyme ou oubliée par l'Histoire, comme beaucoup d'autres, est à ses côtés, mieux portante que l'ombre de lui. Valentine elle sera, en dépit de l'amour de soi — le regard courroucé jeté sur elle, la pauvre enfant, à travers les verres fins des lunettes qui ne savent retenir la peine qu'il a de ne pas savoir être timide simplement.

    — La couronne la plus représentative de la fête des amoureux, reformule-t-il en noyant son exaspération dans l'ambre du scotch.
    Le silence pèse moins lourd une fois plongé dans les rires des autres.

    Belle, tournés vers moy vos yeulx et congnoissiés mon vray martire, car pour rien ne vous ose dire le mien desir, ençhoiz veul mieulx... Tournés vers la honte les siens, encore silencieux, rompus par une toux nerveuse, je veux dire, Oton de Grandson, l'un des premiers poètes à, eh bien, parler de la Saint-Valentin, ce me semble.

    Il ne semblait pas à tort, à dire vrai ; l'atèle lourde le maintenait dans un déséquilibre constant, que compensaient comme elles le pouvaient la jambe gauche et la béquille droite. Une délicieuse envie de fumer que venaient sanctionner le handicap et le verre qu'il tenait toujours, n'ayant eu l'occasion de le déposer malgré sa sécheresse nouvelle. Valentine était artiste, c'est cela ; il fronçait les sourcils en regardant à ses pieds la terre meuble du domaine.

    — C'est sans importance, trancha-t-il sans douceur. Il aurait été bienvenu de chercher des références mais je doute que nous ayons suffisamment de temps pour chercher très loin. La Dame à la Licorne, peut-être... Mais l'on attend quelque chose de convenu, je suppose.

    Un éternuement retenu, un second. Ses yeux se perdaient sur les montagnes de roses. Il avait l'air dégoûté.

    — C'est vous l'artiste.

    Valentine | ft. Emerald


    Emerald
    Emerald 
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    Re: Monsieur & Emerald — Défi ▸ Mer 26 Fév 2020 - 14:45


    Valentine's Party
    Ft. Monsieur


    Comme on se retrouve, l'artiste.
    Tu aimais à l'appeler comme ça. S'il n'avait pas l'air si entêté dans son rôle, ou peut-être était-il juste comme ça, tu l'aurais taquiné d'entrée, mais il n'avait pas l'air plus d'humeur que ça. C'est d'un sourire espiègle que tu te tenais à coté de lui, suivant le guide. Point un mot ne sortait de ta bouche, nul besoin étant. En arrivant à la fête tu te sentais quelque peu arnaquée. Tu ne te rappelais pas t'être inscrite à une quelconque parodie des amoureux, mais soit, qu'il en soit ainsi. Tu étais simplement venue pour observer les festivités, jusqu'à entendre ton prénom, précédé d'un simple ❝ Monsieur ❞. Alors toi, il fallait qu'on sache ton prénom au grand jour, comme cela, sans prévention, mais lui avait droit à une grande et belle marque marque de politesse avec un grand M ? Pas que tu avais honte de ton prénom, loin de là. Qu'on le cite, qu'on l'affiche, qu'on l'acclame, qui pouvait se venter de s'appeler Émeraude ? Pas grand monde, et c'est tant mieux, comme ça on ne peut que t'envier, tu n'as pas cherché l'unicité, elle est venue à toi. Quelle diva tu fais.

    Enfin bon, vous voici. Le guide s'en va, vous laissant seuls à vous même, Valentin et Valentine de la journée, devant tout un tas de.. Fleurs ? Ce qui pour le coup, ne semblait que peu plaire au dit Valentin, dit Monsieur. Était-il allergique ? Vu l'état du nez du Valentin, il semblerait. Pauvre artiste.

    ❝ La couronne la plus représentative de la fête des amoureux. ❞, dit-il à sa manière avant de prendre une gorgée de, attends, une gorgée de quoi ? Comment a t-il eu à boire si vite, lui ? Une nouvelle fois, tu te sentais arnaquée. Tes yeux balayèrent la zone pour trouver de quoi te sustenter, hélas, il ne te semblait pas possible de quitter l'activité. Soit, ce sera pour ensuite, tu pouvais attendre. Bien que le principe même d'attendre ne t'étais pas agréable, ça n'était juste pas dans ta nature, la patience.

    ❝  C'est vous l'artiste. ❞

    Un nouveau sourire traverse tes lèvres, joueuse. Il ne semblait pas dans sa meilleure forme, certes, mais tu n'allais pas le laisser tranquille pour autant. Tu lui lanças un regard interrogateur, tout en t'avançant pour prendre d'une main plusieurs roses de couleurs différentes, ❝ Comme si tu allais pouvoir t'échapper, non mais. Un amateur d'art peut bien m'aider aussi, voyons. Aloooors, quelles couleurs, mon cher Monsieur ? ❞
    Sans pourtant écouter sa réponse, tu commençais déjà à choisir. Saint Valentin, ça rime avec amour, normalement, ce qui rime avec rouge. Et rose. Mais j'ai pas envie d'y mettre du rose. Il nous faut du vert. Des feuilles. Ils ont des feuilles ? Aaah, bien, ils ont des feuilles. Quelques petits feuillages, voilà. Simple. Léger. Mais, hm. Banal.
    Effectivement, des roses rouge et quelques petites feuilles, certes ça faisait toujours son effet, mais il fallait plus pour se démarquer. Il fallait plus, plus de couleurs, plus d'authenticité. Plus d'unicité, sinon ça ne pouvait être de toi. Et si on y mettait un peu de bleu ? Le blanc c'était tout aussi surfait que du simple rouge, bien que le rouge ne pouvait juste être enlevé. C'est comme une signature, en un jour de célébration de l'amour.

    ❝ Qu'en dirais-tu, d'ajouter du bleu ? Hm ? ❞ Haussant un sourcil à la vu du Valentin toujours pris de toux et appuyé sur sa béquille, il aurait du mal à participer tel que ceci. ❝ Veux-tu t'asseoir, peut-être ? Je pourrais ramener une chaise, nous avons déjà une petite table à disposition juste là pour confectionner notre petite merveille. ❞

    Attendant sa réponse, tu ne te gênas pas pour commencer tes premiers essais. Quelques roses rouge ainsi que quelques unes bleu dans la main, tu les disposas délicatement sur la tête du Valentin, les tenant toujours d'une main, jouant avec plusieurs mèches de celui qui n'appréciait visiblement point les fleurs, histoire de voir ce que ça donnait. Tu avais beau te rendre compte de sa toux, et de sa possible allergie, il ne te venait pas à l'idée de ne pas approcher les fleurs de son visage. Des fois les choses les plus logiques ne viennent juste pas nous chatouiller l'esprit, le tient étant trop spontanée, trop vagabond, il n'avait que faire souvent des infos qui lui arrivaient. Il en prenait conscience, sans en faire sens. Une perte de temps. Trop peu de patience.

       



    Monsieur
    Monsieur 
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    Re: Monsieur & Emerald — Défi ▸ Dim 1 Mar 2020 - 2:53

    Ravissante écorchure des ronces et des pétales qu'il n'avait pas encore effleurés ; Valentine les approchait sans mal, les fleurs n'étaient pas morales, tandis que son ombre lui enviait l'effrayant commerce et le confort de l'assise qui l'attendait inévitablement, diminué qu'il était. On contournait sa silhouette encombrante pour cueillir les tiges déjà coupées, et sentir les autres s'écarter de son immobilité lui aurait presque arraché un sourire.

    Malheureusement pour tout, l’œil se gardait bien de quitter les atroces couleurs, la vie sans parfum qui s'étaient échouées là, sur les tables alignées comme les bateaux de plaisance amarrés, le ventre plein des esquisses que les aventuriers garderont du souvenir des Indes. Le sien avait trop souvent bu la tasse pour y voir tout à fait clair. Ravissant mais pas assez, il jure avec elle, on baisse les yeux lorsque les siens menacent. Probablement ne sera-t-il pas soûl ce soir. Son soupir aurait fendu Dieu.

    Les mains de Valentine s'affairent autour de fleurs nobles et convenues, en quantité remarquable. Aurait-il participé à cette parodie de fête ? Fleuriste, fleuriste, oui, ses yeux semblaient se souvenir maintenant qu'ils étaient bas. Les ongles mal assurés frissonnaient autour du verre qu'il buvait cette soirée-là ; il en avait passé, du temps, à débarrasser le même manteau que ses épaules portaient alors du sable de la plage. Du temps... Peut-être en avait-il eu besoin, pour charger le ventre du camion qui les avait égarées là, ce maintenant-là que Valentine semblait mordre comme personne. Il ne se souvenait plus de son nom, encore ; la faute aux semaines qui séparaient leur dernière rencontre de là. Qu'avait-il bu, ce soir, à marée basse... ? Il serait de bon ton de poursuivre.

    Une quinte de toux, c'était ainsi — et, puisque cela l'invoquait, Valentine lui demanda un avis idiot sur une couleur quelconque, des affaires de bonnes femmes, alors il pensait fort à Ronsard et fermait les yeux jusqu'à se faire mal, qu'il ne soit pas debout, loin du centre, vulnérable. Il n'y croyait pas un instant.
    Le visage finalement abandonné sur les lèvres de Valentine, Valentin haussa les épaules d'indifférence. Il aurait aimé être acerbe, mais la soirée allait être longue, et il manquait d'endurance depuis qu'il lui manquait une jambe.

    — Cela ira, et la voix traînait, sans grande conviction, alors qu'elle lui proposait la fameuse assise ; ou alors méprisait-il l'aide qu'elle lui offrait, peu importe. Elle s'approchait, les mains pleines de l'or boueux, et il fronçait les sourcils. Veuillez cesser je vous prie, ordonna-t-il à l'attention des roses, et le ton qui résonnait dans sa gorge n'appelait pas de remarque supplémentaire.

    Objet n'est plus un obstacle, qu'importe ; il boita jusqu'à la table y déposer le verre vide, petit prélude. Un signe de la main pour interpeller un homme dont la tête ne lui revenait pas, un organisateur présumé, qui fut mandaté pour chercher à boire ; un second whisky ou un verre de vin épicé, il avait déjà oublié, puis il invita d'un regard Valentine à passer commande pendant qu'il gagnait les étals de fleurs et de feuilles.

    — L'idée est convenue, je crois, intima le crépuscule de langue anglaise à Valentine, une fois cette dernière à portée. Ou bien dois-je dire peu inspirée. À moins que l'on y invite du blanc et que l'on vienne à célébrer la France, cela va sans dire.

    Tous ses -w sonnaient -v. Sans doute la fatigue. Il reniflait et détestait renifler.

    — Regardez autour de vous, ma chère, et il joignit à son invective un signe du menton en direction des bancs et des tables qui avaient fleuri autour d'eux. Les roses semblent être à la mode et, par Dieu, nous aurions tout intérêt à vouloir ce que personne ne veut. C'était là le génie de Michel-Ange.

    Il reconnut son marbre cassé à la douceur qui avait éclot de la capsule, souleva le Graal par la tige frêle et brune.

    — Vous n'êtes pas sans savoir qu'il est de coutume en France d'associer les années de mariage à certaines matières. On célèbre les noces de coton après un an. Une quinte de toux le coupa dans son explication, et il reprit en fouillant les poches de son manteau. Les noces de rose se fêtent au bout d'une quinzaine d'années, il me semble, mais eh, croyez-vous que l'amour se célèbre par le mariage, de nos jours ? Il serait facile de justifier une critique des institutions matrimoniales et la dénonciation de l'entreprise du divorce avec du coton, des ronces et des feuilles mortes. Au moins cela serait-il vendeur et n'aurai-je pas l'atroce impression de suffoquer toute la soirée.

    Dans sa gorge restait tapie une diatribe qu'il préféra intime. Il avait suffisamment vécu hors de l'Allemagne pour savoir que les logorrhées raisonnables et les invitations aux débats n'étaient pas appréciées de tous.
    Le dos tourné aux cargaisons des bateaux il observait la mer d'incapables ignorants tisser les vagues de roses et les plis de son front les méprisaient. Son mouchoir en tissu recouvrit enfin le bas de son visage.

    — Quelle fête ridicule.
    Valentine | ft. Emerald


    Spoiler:


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