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Présentation de Cóemgen.


    Cóemgen
    Cóemgen 
    Groupe : ◑ Oubliés ▬ Terre, Feu
    Nom et prénom : Cóemgen Kergoat
    Genre : Hermaphrodite
    Âge : 27
    Origine : France
    Emploi : Fleuriste
    Aptitudes : X
    Particules : 46
    Messages : 63
    Présentation de Cóemgen. ▸ Jeu 9 Jan 2020 - 14:53
    Cóemgen Kergoat
    La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.

    Ⓒ Satsuki Shishio,
    Hirunaka no Ryuusei
    Nom : Kergoat
    Prénom : Cóemgen
    Surnom : Kévin (surnom très peu apprécié)
    Date de naissance : 4 octobre 1996
    Origines : Bretagne, France
    Métier : Fleuriste à son compte
    Lieu de vie : Appartement du quartier résidentiel, au dessus de sa boutique
    Depuis quand votre personnage est-il à Stonehaven ? Quelques mois
    Connaît-il la théorie de la Quintessence ? Non
    Y croit-il ? X

    Composition :

    9% terre ; 42% eau ; 41% air ; 8% feu


    Groupe souhaité : Oublié Terre et Feu

    Description physique

    Il sort bien vite de sa douche froide. Il grelotte, mais pour rien au monde il n'augmenterait la température de cette fichue douche. Il ne supporte pas la chaleur, ça le brûle, ça le blesse. Il en a peur. C'est peut-être pour cela qu'il a l'air d'un fantôme lorsqu'il scrute le miroir de loin : parce que sa peau est blanche de n'être jamais exposée aux rayons du soleil. Ou si peu. Cóemgen n'en a pas le temps et même s'il en avait, dans la mesure où le soleil le brûle, il n'y passerait pas plus d'une heure au printemps, pas plus de quelques minutes en été. Peut-être qu'il ressemble à un fantôme aussi parce qu'il voit tout flou et que les contours de son corps svelte sont comme du coton sur son reflet dans le miroir. De toute façon s'il voyait clair, il n'oserait se faire face ainsi, de toute sa hauteur, exceptionnellement droit et fier, le buste gonflé d'espoir et de courage. S'il distinguait les particularités de son corps qu'il juge trop maigre et encore trop mou malgré la fermeté visible de ses cuisses et de ses bras, il détournerait les yeux. S'il osait porter son regard sur son buste et son ventre totalement imberbes et s'il pouvait détailler son bas-ventre avec ses lunettes sur le nez, il s'affaisserait comme on jette l'éponge.

    Alors il noue fermement une serviette blanche autour de sa taille pour dissimuler l'objet de ses tourments et chausse ses lunettes seulement après. Le constat est sans appel, prévisible, identique tous les matins : ses épaules s'abaissent, son dos se courbe et son regard vert évite soigneusement son jumeau en face de lui. Il a encore de la chance si ses jambes ne flanchent pas et s'il ne rend pas son petit-déjeuner, parce que ça lui arrive, parfois.

    Tous les matins, dans la salle de bain, Cóemgen se brosse les dents en baissant la tête, s'occupe soigneusement de ses ongles et de ses mains abîmées par son métier en baissant la tête et va jusqu'à se coiffer et se sécher les cheveux dos au miroir. Une chance qu'il apprécie la forme de ses pieds... Lorsqu'il se retourne finalement pour s'assurer que les cernes noires qui assombrissent son visage ne sont pas trop effrayantes, il ne voit pas son nez droit, ses lèvres délicatement rosées et la douceur des ses cheveux châtains. Pas plus qu'il ne voit ses fossettes discrètes, puisque Cóemgen ne sourit jamais à son reflet.


    Description mentale

    Que dire si ce n'est qu'il perd les pédales encore plus jour après jour ? Son commerce est la seule chose de stable qu'il lui reste. Depuis que ses parents ont décidé de divorcer, il essaye de les voir le moins possible, parce que la seule raison pour laquelle il aimait passer du temps avec eux - l'amour et les valeurs de la famille - se dissipent. Si Cóemgen devait imager sa vie, il dirait qu'un terreau auparavant extrêmement fertile et vivant est entrain de s'assécher et de se désagréger entre ses doigts. Sur quoi ou sur qui peut-on compter encore lorsque la matière même qui nous compose semble nous échapper ?

    Bizarrement, aux yeux du monde, lorsqu'il se tient derrière le comptoir de sa boutique, il est très élégant, fin et aimable. Il a la politesse et la chaleur d'un jeune commerçant, du moins en surface. Le brun est toujours aux petits soins pour ses clients, même lorsque sa fatigue le tire vers le carrelage immaculé pour faire la sieste. Toujours de très bon conseil, il n'hésite pas à aider au-delà de la simple affaire commerciale. Il s'attache beaucoup aux gens qui passent régulièrement dans sa boutique, de façon très impersonnelle et très désintéressée. Il est simplement réceptif aux âmes qu'il rencontre, craignant toujours que l'une d'elle ne revienne plus. Il est sérieux et rigoureux, travaille d'arrache pied du matin au soir du lundi au dimanche. C'est à peine s'il mange le midi. C'est que les affaires sont rudes avec Kirktown juste à deux pas. Mais il se bat, de tout son corps et de toute son âme, parce que son commerce est la seule chose qui lui reste.

    Après le travail, lorsqu'il quitte son tablier et après avoir décrassé ses ongles, Cóemgen se retrouve terriblement seul. Il aurait pu cultiver des plantes dans son appartement pour se sentir entouré mais il refuse de les faire grandir dans l'obscurité stérile et sans air pur. Alors c'est lui qui sort, dès qu'il ferme sa boutique. Cóemgen ne dîne pas, en fait sa peur de la chaleur l'empêche de cuisiner. Alors il sort, lâchement, tous les soirs. Il est totalement accro à la danse, à la fièvre d'un soir. À l'alcool aussi. Il sort et danse seul, parce qu'il a peur des autres et de ce qu'ils pourraient lui renvoyer comme image, en dehors du travail.

    Et ensuite, quand, dans toute sa lâcheté, il a sali son corps de liqueurs dévastatrices, il rentre chez lui et il vomit sa peine, avec des mots, avec des phrases poignantes alignées sur des feuillets. Il ne relit jamais ce qu'il écrit, il en a peur. Il a peur de tout.

    Il dort et mange si peu qu'il n'est pas étonnant de le retrouver endormi ou évanoui en pleine journée dans son jardin. Parfois il ferme les portes de sa boutique bêtement, au risque de perdre des clients, pour s'allonger à l'ombre et sombrer dans le sommeil. Jardiner, dormir, marcher, danser, boire, écrire. Se droguer aussi jour après jour, de comprimés, persuadé que jamais son corps ne sera suffisamment masculin à ses yeux.


    Histoire

    Les plages de sable blanc et les rochers de granit rose des Côtes d'Armor, il s'en souvient comme si c'était hier. Pourtant cela fait plusieurs années qu'il n'y a pas remit les pieds. Ses souvenirs sont tout simplement ancrés dans son crâne comme autant de photos punaisées sur un tableau de liège. Le murmure des vagues et le sifflement du vent dans ses oreilles comme des mélodies incessantes. L'eau glacée sur son corps et l'odeur du sel comme deux fantômes dans son cœur. La Bretagne, il en est fou, il l'aime autant, si ce n'est plus, qu'un homme.

    Île-Grande, quel joli nom à donner à un paradis enfantin. L'île de l'aventure et du rêve. Cóemgen était un enfant heureux et épanoui, qui ne manquait absolument de rien, ni d'un foyer aimant, ni d'une école attentive à sa précocité, ni d'amis, bien qu'ils fussent totalement sortis de son imaginaire. Dès petit, il fut très solitaire. Toujours poli et aimable, mais ayant une forte tendance à préférer parler à un rocher ou une fleur plutôt qu'à un homme, une femme ou même à un animal. Enfant unique très protégé par ses parents, cela ne l'empêchait pas de courir plus d'une fois le long du chemin des douaniers pour aller observer les bateaux au port sans en avoir l'autorisation. De toute façon que peut-on dire à un enfant si lié à sa terre, à ses racines, qu'il en oublie de parler français au profit du breton ? Que peut-on dire lorsqu'après des heures de stress et de recherches interminables, on le retrouve tout collé contre le vieux pin du village sous prétexte qu'il a besoin d'un câlin parce qu'il est très seul ? Que peut-on dire enfin quand on découvre une cuisine couverte de terre et de cailloux et un petit gamin chaussé de lunettes beaucoup trop grandes pour lui prétendant opérer, avec beaucoup de concentration, la moitié des fleurs du jardin ? Un enfant précoce, un enfant de Terre, un enfant d'Air, un enfant d'Eau, un enfant de Feu.

    Il ne manquait de rien avant le départ. Les adieux à sa terre furent déchirants. Il n'était même pas encore adolescent lorsqu'il fallut quitter l'île. Les raisons du départ, bien qu'insuffisantes à ses yeux, étaient pourtant compréhensibles : pas de collège, plus de travail. Il fallait trouver un endroit pour continuer à avancer, malgré les évidences. À son plus grand désespoir, c'est la ville qui les accueillit, et pas n'importe laquelle : Paris, la belle. Quand on a de jeunes parents de Feu, il faut s'attendre à tout. Ainsi donc du jour au lendemain se retrouva-t-il privé de son air frais, de sa mer agitée et des vertes herbes hautes qui bordaient le chemin des douaniers. Le bitume, le béton et les automobiles furent ses seuls amis. Il aimait bien le métro, cela le fascinait, mais rien ne pouvait lui plaire plus que de regarder une fleur pousser pendant des jours. Le manque, la mélancolie et la douleur devinrent très vite trop réels.

    Et rien ne fut progressif, au contraire, la réaction fut violente, sans appel. Les maux de ventres qui agitèrent Cóemgen peu après leur arrivée alertèrent et il fut conduit à l’hôpital. Après une échographie réalisée en urgence, la nouvelle fut déconcertante, profondément choquante : Cóemgen n'était pas un garçon. Pas plus qu'il n'était une fille d'ailleurs, il était tout bonnement ni l'un, ni l'autre, ou les deux à la fois. Personne ne s'était affairé à regarder si tout se développait bien comme il fallait là où il le fallait, si bien qu'il présentait à l'âge de onze ans des testicules et des ovaires, un utérus, un vagin oblitéré et un pénis atrophié. Ses maux de ventre insupportables étaient liés au déclenchement de ses règles survenues malencontreusement trop tôt suite à un choc émotionnel trop important. Dans la famille et à l’hôpital, l'incompréhension était générale : comment avait-on pu ne pas s'en rendre compte ? Grâce au livret de famille de Cóemgen, l’hôpital de sa naissance fut contacté et on s'excusa d'avoir à l'époque négligé un taux trop important d'hormones féminines dans son organisme. Aucune loi ni règle d'éthique ne condamnait pourtant cette négligence et même si l'on avait voulu établir une justice à cette erreur, à cet oubli, cela ne changerait rien au fait que Cóemgen avait toujours pensé être un garçon et qu'on lui disait maintenant qu'il n'était pas tout à fait un garçon.

    On lui proposa et on proposa à ses parents une opération plus poussée que la ligature des trompes qui fut inévitable suite à l'hémorragie interne provoquée par les règles, mais aucune réponse claire ne fut formulée. Cóemgen ne comprenait pas tout ce qui se passait et ses parents se refusaient de prendre une quelconque décision à sa place. Tout ce que le jeune parvenait à penser, c'est que les plantes étaient elles-aussi pour la plupart hermaphrodites, alors il ne voyait en quoi cela posait problème chez lui. Du moins pour le moment.

    Dès lors, Paris fut considérée comme la ville parfaite pour vivre d'après les parents de Cóemgen : un accompagnement psychologique, des traitements hormonaux et beaucoup de relations sociales à proximité pour gérer cette nouvelle différence. Supposés aider le jeune homme (c'est la voie qu'on avait choisi, par facilité) à trouver sa place, tous ces questionnements et ces dispositifs ne firent que l'enfoncer encore plus dans une détresse sans nom. Il voulait juste la paix, qu'on laisse son corps, son sexe et son genre là où ils étaient, qu'on ne lui pose pas autant de questions sur ce qu'il préférait être, sur ce qu'il préférait faire, sur ce qu'il préférait montrer, qu'on ne lui donne pas régulièrement des comprimés comme à un malade qui en plus lui font avoir des réactions physiques qu'il ne voudrait pas voir ni sentir. Puis c'est la pression sociale qui prit petit à petit le dessus. La honte de ne pas être formé correctement, l'impression d'avoir son genre écrit en rouge sur son front alors même que la différence physique n'était jamais perceptible. Suivirent la pudeur, la peur jusqu'à la timidité maladive, le refus et le rejet des autres, des relations plus intimes qu'une amitié jusqu'au rejet de son propre corps.

    Heureusement qu'il y avait ses études, sinon la vie n'aurait plus tenu que par un fil. Sans grande surprise, les sciences de la vie et de la terre furent ses préférées. Visiblement doué de facilités dans cette matière et certainement capable d'aller très loin dans les études et la recherche, il s'était pourtant tourné rapidement vers un métier manuel ne nécessitant presque aucune formation. Il aurait été brillant, peut-être en biologie, peut-être même en médecine s'il l'avait voulu. Mais seules les plantes trouvaient un intérêt certain à ces yeux et plus que les étudier, il voulait vivre avec elles. Devenu ainsi fleuriste, la majorité passée de bien deux ans, il s'installa à son compte à Paris.

    Mais la ville lui était toujours pénible à vivre, étouffante et oppressante. Il avait beau vivre les doigts dans la terre la quasi-totalité de ses journées, cela ne lui suffisait jamais, il en avait toujours besoin de plus. Depuis qu'il avait quitté le foyer parental, depuis que ses relations avec ses parents lui paraissaient fraîches et sèches, il ne sentait plus l'étincelle de la vie s'allumer au fond de son cœur. Depuis plus longtemps que cela en fait : depuis qu'on l'avait arraché à sa terre, il ne parvenait plus à trouver la paix. Il peinait à imaginer la trouver ailleurs. Pourtant, la dernière fois qu'il s'était rendu à Île-Grande pour les vacances, vers ses dix-huit ans, il s'était rendu à l'évidence : il n'y avait plus rien à faire là-bas. Plus de commerce, plus de travail, seuls les touristes peuplaient le village à la saison chaude. Plus rien à voir d'autre que ce qu'aurait pu être sa vie s'il était resté.

    Cóemgen ne pouvait pas dire qu'il était tourné vers son avenir, pas plus qu'il ne pouvait dire qu'il était tourné vers son passé. La Bretagne crevait dans son cœur alors qu'elle était à portée de main depuis qu'il avait pris son indépendance. Il ne savait plus où chercher son chemin. Il ne se sentait pas assez fort pour affronter les hommes et plus assez fort pour vivre seul. Arrivé à Stonehaven sur un coup de tête, il avait cherché l'endroit le plus cosy pour ressasser son mal-être encore et encore, pour l'écrire et le raturer sur des feuilles volantes. La journée, il exerçait ce qu'il estimait être le plus beau métier du monde avec une douceur sans fin envers ses sœurs et le soir, quand la solitude le mordait de toute part, il vomissait ses tripes sur le bord des trottoirs après avoir trop bu pour essayer d'oublier. Oublier simplement qu'il se sentait trop différent pour envisager de mener une vie normale et que, plus le temps avançait, moins il aurait la force de faire face à ce qu'il était.


    Hors rp
    Pseudo : Leah, Lucile, Lune
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