Elle aurait voulu être plus. Plus musclée. Plus grande. Plus agile. Elle aurait voulu être moins. Moins voluptueuse. Moins gracieuse. Moins remarquable.

Cameron tenait son physique de sa génitrice. Elle admirait cette pin-up brune qui prenait la pause sur les anciennes photos de famille. Quel que soit le cliché, on ne pouvait ignorer ce sourire immense et empli de joie qui révélait des pommettes hautes et rosies. Ce petit nez parfois retroussé, et ces yeux rieurs. Sa mère avait une taille moyenne que la jeune femme désespérait de pouvoir dépasser un jour.

« Un vrai mannequin » disait souvent son père en arborant un air nostalgique, et Cameron ne pouvait le contredire depuis qu’elle avait pu poser les yeux sur les couvertures abîmées de vieux magazines. Chaque tenue, chaque pose, mettait en valeur une poitrine voluptueuse, des hanches fournies, ou un fessier rebondi. Elle trouvait sa mère magnifique, mais depuis son adolescence elle ne se sentait pas à l’aise dans son corps pourtant normal, mais qui lui semblait être sexualisé à l’extrême dans le regard des autres. Le moindre petit décolleté lui semblait immense, et des jeans légèrement moulants la persuadaient que tous les regards se focalisaient sur elle. Heureusement pour elle, sa tenue de travail faisait un excellent camouflage dans ce monde à domination masculine.

Mais Cameron n’était pas une copie conforme de sa mère. Son père lui avait aussi légué quelques traits, mais ceux-ci étaient plus discrets. Elle avait hérité de ses yeux sombres et mystérieux, de son sourire en coin et de son rire étouffé. Comme lui, l’écossaise semblait dotée d’une souplesse assez remarquable, ainsi que d’une dextérité qui s’avérait plus qu’utile dans son domaine professionnel.

Espérant lui ressembler un peu plus, la jeune femme se décolore les cheveux dans le but d’atteindre le blond clair paternel, et a couvert sa peau pâle d’un grand nombre de dessins à l’encre noire. Leur grand nombre font en sorte qu’il est difficile de les masquer au quotidien, remontant sur son cou, et s’étendant jusqu’à ses mains. Les tatouages les plus importants sont probablement les noms et dates de ses parents, Moira et Jackson, entourant un enlacement formant le symbole de la trinité, le tout surmontant un arbre de vie celtique qui couvre une grande partie de son dos. Le reste est un mélange entre les bons souvenirs et la copie des motifs présents sur la peau de son géniteur.




Emmitouflée dans ses énormes sweats à capuche noire, elle a tout de la jeune femme marginale, celle qui déambule dans les rues sous les regards des curieux et des envieux. Il en faut peu pour faire retrousser son nez, afficher une grimace sur son visage si clair, alors qu’elle s’amuse de voir les situations insolites qui peuvent se produire autours d’elle. Cameron fait de son mieux pour ne pas imaginer ce que peuvent penser les autres d’elle, malheureusement ce n’est pas toujours évident. Si vous voyez une jeune femme joviale, sachez qu’elle peut rapidement prendre la mouche lorsqu’une remarque où un regard trop appuyé la dérange. Elle peut rapidement devenir désobligeante, sa meilleure défense étant l’offensive, et souvent, il vaut mieux la laisser tranquille, tout simplement.

Iris sombre empli de mystère, captivant, presque fascinant. Qui peuvent vous envelopper de sa bienveillance, comme vous foudroyer d’une colère aussi noire que la nuit. L’écossaise fait partie de ses personnes aisément abordables, avec qui il est presque naturel de discuter. Elle s’efforce de faire abstraction des préjugés, et préfères voir le meilleur chez son prochain. Son rire enchante les échanges, même si son humour un peu bancal, son franc-parler et son manque de tact peuvent en laisser plus d’un sur la touche. En revanche, il est préférable de ne pas croiser ses yeux ténébreux et foudroyants lorsqu’elle s’est braquée. Elle ne rejette pas l’autre sans peine, mais il est difficile de la faire revenir en arrière. Mais régulièrement, ses yeux ressemble au néant. Un vide incompréhensible, qui semble ne rien voir d'autre qu'une simplicité inexistante. Repartie aussi vite qu'elle est apparue, cette vacuité obscure est pourtant plus profonde qu'il n'y parait, et se traduit par des décisions ou des actes déconcertant.

Sourire moqueur accompagnant les gamineries d’une jeune adulte à la dérive. Elle serait capable de vous faire faire n’importe quoi, entrainante, aventurière, charmeuse sans le vouloir. Plus d’un s’est retrouvé à la suivre dans son périple pour la conquête de sa liberté sans même s’en rendre compte. Mais ne vous y trompez pas, cette pin-up cachée reste une indépendante dans l’âme, son égoïsme refaisant parfois surface sous le couvert de joues rosies.

((charismatique, énergique, sympathique, bienveillante, ordonnée, joviale, optimiste, extravertie, drôle, directe, charmeuse, indépendante, aventurière, franc, adaptable, fascinante, intéressante, sociable, éprise de liberté, colérique, égoïste, inconstante, brutale, inconsciente, irréfléchie, manquant de tact, désobligeante — n'aime pas la foule, a besoin d'espace, écoute trop d'indie et de hard rock, est plus à l'aise avec un moteur qu'avec du maquillage, commande beaucoup trop souvent des sushis, fume trop, a souvent des nausées, bières et whisky sont les seuls alcools qu'elle boit comme son père))




Respire. Vis. Soupire.

Le 11 décembre 1995, Jackson Mac Lochlainn ne savait s’il devait s’émerveiller devant le merveilleux spectacle de la vie, ou s’il allait s’effondrer de chagrin sous le poids assommant de la mort.

Jackson Mac Lochlainn était père.
Jackson Mac Lochlainn était veuf.

Pleure. Ris. Souris.

L’eau qui bordait la petite ville d’Arrochar avait bercé son enfance de pensée onirique, de voyage en mer pour atteindre l’horizon et la terre des sirènes, des dieux. La forêt qui s’étendait à perte de vue de l’autre côté l’avait appelé de nombreuse fois pour vivre des aventures épiques, et la petite fille savait qu’elle était peuplé de légendes comme les elfes, les brownies, ou les banshees, persuadée que l’un d’entre eux savait où trouver sa mère. L’air était si pur, dansant sur les vagues, chantant à la cime des arbres, lui contant les mythes gaëls avant qu’elle ne sombre dans le sommeil. La flamme brûlante de l’amour que son père lui portait était le meilleur remède pour ses multiples maux. Il la réchauffait, la réconfortait, mais elle adorait plus que tout lorsque qu’il lui parlait de sa maman, et qu’il se laissait emporter par les chants anciens emprunts d’un héritage plus irlandais qu’elle ne le serait jamais.

Vole. Crise. Grandis.

Elle ne voulait plus. Elle se sentait nue avec une robe. Elle avait l’impression que ses vêtements ne la couvraient jamais assez. « Tu ressembles beaucoup à ta mère. » disait son paternel. C’était bien trop vrai. Sa mère était une femme magnifique, digne de faire la couverture d’un magazine. Mais ce n’était pas ce qui l’intéressait. Son père avait pourtant essayé de faire en sorte qu’elle soit une parfaite petite fille. Mais elle avait grandi, elle voulait davantage ressembler au seul modèle qu’elle avait. « Tu en as trois, choisi. » Avait un jour répondu son père en riant, alors que la jeune fille se plaignait une énième fois de son prénom. Elle l’avait alors fixé de ses grands yeux sombres, puis s’était redressé de toute sa hauteur de jeune fille de onze ans. « Cameron ! »

Souffre. Endure. Survis.

L’eau était encore présente pour bercer ses aventures nocturnes mirifiques. La terre supportait toujours chacun de ses pas, l’aidant à se relever à chaque fois qu’elle chutait. Lugh et toute sa compagnie de leprechauns avaient disparus, mais l’amour de son père continuait à brûler, réchauffant son cœur souvent accablé par la mélancolie. La grande ville de Chicago semblait ne pas vouloir l’accepter en son sein, et chaque jour passant, Cameron avait l’impression d’étouffer. Elle préférait faire l’école buissonnière, rendre son paternel fou à force de faire les pires coups avec son groupe d’amis. La jeune femme avait eut plusieurs fois l’occasion de se familiariser avec les couloirs du poste de police du quartier. Sa seule échappatoire, bricoler la vieille Mustang avec son père. C’était l’unique moment où elle pouvait oublier, et respirer. Elle pouvait simplement passer du temps avec son modèle de toujours, son héros, son père.

Redresse-toi. Bats-toi. Vis.

Elle avait encore en mémoire les sorties avec son père, longeant l’un des grands lacs alors qu’il lui racontait de nombreuses anecdotes sur ces voyages en mer. Et même si elle avait dû s’occuper de lui les soirs où il forçait sur le whisky en pensant à sa défunte épouse, Jackson Mac Lochlainn resterait à jamais son héros. Cependant, avec sa disparition soudaine, la ville lui paraissait froide, et bien plus oppressante qu’à l’accoutumée. S’allonger sous la Mustang ou se pencher sur un moteur à son travail n’était plus suffisant. Cameron avait l’impression d’être rongée de l’intérieur par un mal inconnu qui étendait ses bras autours de ses poumons et de son cœur pour les écraser lentement, lui faisant subir une longue agonie. Alors elle avait arrêté de réfléchir, elle avait arrêté de penser, et elle s'enfonçait sous les capots dans le seul but de s'oublier sous les couches d'huile et de graisse qui s'accumulait.

Inspire. Expire. Petit à petit.

Ce n’était pas Arrochar. Ce n’était pas les mêmes forêts, ni même la même eau. La chaleur paternelle avait disparue pour rejoindre les terres inconnues des peuples mythiques des gaëls. Mais de retour dans son pays natal, elle se sentait revivre. Le mal qui la faisait s’éteindre progressivement était toujours présent, mais il semblait s’être ralenti. Comme un signe du destin, elle avait entendu parler de cette ville côtière de Stonehaven, et avait décidé de s’y installer, persuadée d’y retrouver une stabilité tant convoitée. Et si la solution se cachait dans ces histoires incroyables de quintessence élémentaire ? Mais tout ce qui la préoccupait pour l’instant, c’était de se sentir hors de sa cage, libre de toute oppression et de sensations  d’étouffement.

Respire. Respire Cameron.
Respire.

Félicitations et officiellement bienvenue à toi Cameron dans la grande aventure d'Elemental Skin !

Vraiment désolée pour le retard   Mais quelle femme ! J'adore son histoire et ses origines, j'ai hâte de voir comment elle va évoluer à Stonehaven  

Tu as été placé parmi les Appelés de l'Air, tu as désormais accès à l'espace de rp, au flood et aux espaces personnels des membres. C'est là que tu pourras poster ton journal de rps et de liens, trouver des partenaires de jeu et des rps libres. Ta fiche de personnage est également remplie sur ton profil et te voilà paré(e) de 40 particules !

N'oublie pas que ton groupe n'est pas figé et que tu peux évoluer au prix de quelques particules...