--------Tout, chez elle, témoignait du climat froid régnant sur son pays d'origine : le blond très pâle de ses cheveux qu'elle gardait longs et détachés, son nez busqué et large, son visage rond et osseux, sa silhouette haute, svelte et athlétique, sa peau blanche presque comme la glace,... Mais on voyait tout de même en elle la chaleur et la convivialité de son peuple qui vit les bras ouverts : ses lèvres peintes en vermillon, ses gros pulls en laine aux motifs jacquard, le vert émeraude de ses grands yeux vifs et chauds, l'or qu'elle aimait porté en bijou,...
--------Hjørdis était belle, elle était très belle même. Elle n'en était pas tout à fait consciente, mais elle aimait prendre soin de son apparence, faire attention à ses vêtements, et porter un petit peu de maquillage.

--------Quand on la regardait, il était facile d'admirer la douceur et l'élégance de ses gestes, qui tranchaient quelque peu avec une posture maladroite, légèrement penchée en avant. Elle veillait à marcher d'un pas discret, et à être souriante en toutes circonstances ; attitude qui lui valait un air doux et bienveillant.
--------Sa voix paisible portait le ton mélodieux et enjoué de tous ceux qui parlent sa langue. Son accent s’entendait toujours lorsqu'elle s'exprimait en Anglais ou en Français, malgré son très bon niveau en langues étrangères ; accent que la plupart des gens ne reconnaissent pas, mais qui est en général plaisant ou amusant à rencontrer.



--------Hjørdis était une enfant studieuse, joyeuse, qui aimait se balader seule. Elle aimait courir pour sentir le vent faire s'envoler ses cheveux, elle aimait respirer l'air froid des hivers norvégiens, elle aimait la liberté que représentait l'air autour d'elle, elle aimait observer les oiseaux, magnifiques, n'obéissant qu'à leur désir de voyager, ne s'encombrant jamais de la prison qu'était la gravité.

--------Mais, cette envie de vivre et d'être libre n'allait pas tarder à s'écraser contre le rocher de l'abandon de son père, qui la laissa, fille unique, à une mère démunie et perdue. Ces événement créèrent en elle une peur accablante de ne pas être assez bien, d'être ignorer car inintéressante ou banale. Elle se mit à toujours s'imposer la perfection, à ne plus tolérer pour elle-même aucun échec. Et comme si cela ne suffisait pas, sa mère, exigeante de peur que sa fille n'ait pas toutes les chances d'être heureuse, alourdissait sans le vouloir le pression sur les épaules de Hjørdis.
--------Quelques mois avant son arrivée en Écosse, ses études, qu'elle attendait avec impatience depuis longtemps, comme celui qui reste sous l'eau en apnée attend sa prochaine inspiration, finirent de la décourager. Ce qu'elle croyait être son avenir ne la passionnait plus et lui demandait trop de travail, lui retirant tout temps pour penser à elle, pour sortir se balader et se changer les idées. Elle ignorait ce qu'elle allait devenir : une femme prisonnière d'un quotidien qu'elle déteste, une jeune fille contrainte d’enchaîner les petits bouleaux après l'abandon de ses études ? Les crises de panique se multiplièrent, fatigant son esprit jusqu'à le désespérer entièrement ; l'impression qu'une épaisse couche de brouillard règne autour de son cerveau, et un poids sur sa poitrine.

--------Mais il est une chose qu'elle n'ait pas perdue, depuis son plus jeune âge. Hjørdis aime la nature humaine du plus profond de son être. Elle croit que la beauté et la bonté peuvent être vus partout. Elle croit en une forme de bien moral absolu. Elle ose croire que le monde lui veut du bien, et elle veut du bien au monde. Elle fait preuve d'empathie, ressent la souffrance, comprend les opinions, célèbre les joies. Elle veut que son passage sur Terre laisse une trace de générosité, de tolérance, de bienveillance et d'abnégation.
--------Elle aime la liberté, elle aime observer les oiseau s'envoler.




--------Il faisait trop chaud. Je fermai les yeux, pris une grande inspiration, et soufflai en essayant de me calmer. Inutile. Je devais sortir de l’amphithéâtre. Tout de suite. Je commençai à rassembler mes affaires, tremblotante, faisant en sorte que personne ne me remarque. Je me levai lentement et descendis les escaliers. Mes jambes faibles se heurtèrent au sac d’un autre étudiant :
--------- Fy faen!
--------- Sorry…
Les larmes me montèrent aux yeux. La porte, le couloir, la sortie.
--------Mais il faisait encore trop chaud. Je m’assis au milieu du couloir. J’avais du mal à respirer. Mon t-shirt, trempé de sueur, s’écrasait lourdement sur ma peau. Et mes poumons avaient trop de peine à le soulever. Mes mains tremblaient de plus en plus fort, et j’étais peu à peu gagnée par une nausée qui deviendrait bientôt insoutenable.
--------Tout ça parce qu’il faisait trop chaud. Il aurait fallu que j’atteigne la fenêtre, que je l’ouvre, que je m’approche de l’oxygène. Elle devenait mon seul et unique objectif. Chacune de mes inspirations naissait dans l’espoir d’en toucher la poignée le plus vite possible. J’essayais de me relever, rien n’y fit.
--------Il faisait toujours trop chaud. Je tentai de repousser mon poids avec mon bras, mais en vain : le peu d’énergie rassemblée dans mon corps semblait m’avoir quittée dans ce mouvement. La panique s’emparait de moi. D’ici quelques secondes, bouger allait devenir impossible, respirer allait relever du miracle, et mon cœur, qui battait de plus en plus vite, allait finir par arrêter sa course, épuisé.
--------Il faisait trop chaud. J’avais peur. De l'air ! Respirer !

--------- *Eh ! Tout va bien, dit une voix douce près de moi. Tu fais juste une crise d’angoisse, ça va passer.
Une jeune fille s’assit à côté de moi. Elle mit son bras autour de mes épaules pour me rapprocher d’elle, et glissa lentement ses doigts dans mes cheveux.
--------- *Ouvre les yeux. Comment tu t’appelles ?
Je m'exécutai difficilement, lentement, et finalement réussis à chuchoter :
--------- Hjø… Hjørdis.
--------- *Enchantée Hjørdis, reprit-elle enjouée. Tu veux venir boire un café avec moi ?
Nous attendîmes un instant, que je reprenne mon souffle et mes esprits, puis je me laissai guider par ma sauveuse jusque dans un petit bar non loin de l’Université.

--------Je ne saurais dire exactement ce que c’était, une douceur dans ses yeux, une bienveillance dans son ton, une assurance dans sa posture, mais je me devais de lui faire confiance, de la suivre, de l’écouter, de lui parler. C’est ainsi que, devant un chocolat chaud bien trop lourd pour mes circonstances, je lui confis tout. Absolument tout. Je ne sais ni pourquoi elle tenait tant à m’aider, ni comment elle m'avait trouvée, ni même son prénom, alors qu’elle s’apprêtait à connaître tous les détails de la vie qui m’avait menée là, sur le sol d’un couloir de mon université, en larmes. Le divorce de mes parents, la lâche et définitive désertion de mon père, la pression impitoyable que ma mère m’écrasait sur les épaules, mon incapacité à mettre le nez dehors depuis ces derniers moi, l’énorme surcharge de travail qui m’oppressait, le poids des études que je n’avais plus envie de faire, l’impression de m’être perdue dans un avenir que je ne voulais pas, le sentiment que j’allais bientôt devoir tout ficher en l’air si je voulais que mon cerveau tienne le coup,… Bref, tout.
-------Alors, elle me regarda gentiment. Mon récit avait été décousu, maladroit et hasardeux ; pourtant, elle m’avait comprise. Et ce fut son tour de parler. Elle m’expliqua longuement des théories sur les quatre éléments, évoquant les travaux d’Aristote, s’attardant sur un espoir d’aller mieux. Je ne compris pas tout, mais je savais qu’il fallait croire, au plus profond de mon âme. Je le savais.

--------Mon inconnue me quitta, et me laissa, confuse, assise à ma table. Après dix minutes à regarder dans le vide, sans plus penser à rien, je sortis du café, m’accoudai à un pot de fleurs qui traînait là, et me mis à pleurer. Je rentrai tant bien que mal dans ma petite chambre d’étudiante aux murs sombres. Je n’y tenais plus. Je n’avais retenu que trois mots, auxquels j'allais, presque désespérément, m'attacher :
Je devais les suivre, coûte que coûte. J’en étais certaine, c’était la seule, la meilleure chose à faire. C’était enfin la solution de l’espoir.
--------Le côté positive à ne rien avoir, c’est que l’on a rien à perdre, et que l’on ne laisse rien derrière soi lorsque l’on décide de s’en aller. Je n’avais que peu d’affaires à régler : un court appel téléphonique à ma mère, une réservation de vol et d’hôtel, un frigo à vider et un bagage à préparer. Il n’y avait qu’une seule personne que je voulais quitter soigneusement. Alors, j’invitai mon meilleur ami, Hilmar, à boire un café.

--------Lorsque je le vis, je me jetai dans ses bras. Les larmes me montaient aux yeux, mon nez me piquait, mais je ne voulais rien en laisser paraître. Je me ressaisis, choisis une table et m’y assis. Quand nous fûmes installés et servis, je commençai à lui expliquer les raisons de cette entrevue. Je lui dis que je partais le lendemain, que j’allais enfin me sentir mieux. J'appréhendais un peu sa réaction, après tout, je le connaissais mieux que personne, et une partie de moi savais ce qu'il allait en penser. Mais je m'obstinais tout de même à espérer une forme de soutien de sa part, à tort... Il rit. Purement et simplement. Ma gorge se noua.
--------- *Sérieusement, Hilmar ! râlai-je, irritée.
Devant mon regard sévère et on ne peut plus grave, il reprit son calme. Il essaya alors de me raisonner, et à vrai dire, ses arguments étaient tous d'une pertinence des plus solides : je ne connaissais personne là-bas, j'allais être seule dans un pays étranger, je n'avais entendu parlé de la Quintessence que quelques heures auparavant, je n'avais aucune bonne raison de faire confiance à mon inconnue de la veille, j'allais abandonner mes études sans aucune idée de comment gagner ma vie, etc, etc. Mais quelque chose lui échappait. Ne supportant plus son air désapprobateur, j'explosai de colère :
--------- *Mais fitte-faen, tu comprends rien ! criai-je en me levant d’un bond, attirant tous les regards du café à moi. Peu importe que ce soit vrai ou faux ! J’ai envie de croire, j’ai besoin de croire. C’est la seule chose qu’il me reste à tenter, pour sortir de cette prison !
Je sortis, presque en courant. Tout cela ne m’avait convaincue que d’une seule chose : j’avais raison, je devais partir.
--------Après quelques mètres dans la rue froide, pleurant toutes les larmes de mon corps, et essayant tant bien que mal de calmer mes poumons qui s'affolaient, je reconnus derrière moi la voix de mon meilleur ami qui appelait mon prénom. Je m'arrêtai sans me retourner, n'osant plus le regarder dans les yeux.
--------- *Tu fais n'importe quoi, Dix. Mais je ne te laisserai pas seule, je viens avec toi.
Je ne voulu rien lui montrer, mais le feu de l'amour fraternelle que je ressentais pour lui s'alluma et me réchauffa si fort, que toutes mes angoisses s'évaporèrent. Je n'eu pourtant pas la force répondre, je hochai la tête lentement espérant qu'il le verrait, et m'en allai.

Félicitations et officiellement bienvenue à toi Hjørdis dans la grande aventure d'Elemental Skin !

J'ai trouvé beaucoup de cohérence à la lecture de ta fiche et je dois dire que c'est ce qui me tient le plus à coeur, donc je suis ravie ! Il y a quelque chose de très réaliste à la fois dans ton personnage et dans son lien avec le contexte et son ami. J'ai vraiment hâte de vous voir évoluer en rp tous les deux  

Juste une petite chose : la ligne "Lieu de vie" désignait plutôt son lieu de vie à Stonehaven, afin de savoir à la fois où ton personnage vit actuellement et aussi afin de pouvoir créer un sous-forum correspondant à son logement pour que tu puisses jouer dedans. En soi ça ne pose pas de problème, mais n'hésite pas à m'envoyer ici ou par message privé la désignation et éventuellement une description de son lieu de vie pour que je créée ça

Tu as été placé parmi les Appelés par l'Air, tu as désormais accès à l'espace de rp, au flood et aux espaces personnels des membres. C'est là que tu pourras poster ton journal de rps et de liens, trouver des partenaires de jeu et des rps libres. Ta fiche de personnage est également remplie sur ton profil et te voilà paré(e) de 40 particules !

N'oublie pas que ton groupe n'est pas figé et que tu peux évoluer au prix de quelques particules...